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Decentralized Democracy

Ontario Assembly

43rd Parl. 1st Sess.
October 18, 2023 09:00AM
  • Oct/18/23 4:30:00 p.m.

Je vais m’adresser à la Chambre en français aujourd’hui, la raison étant que, quand ça vient du coeur, c’est toujours plus facile de parler dans sa langue maternelle et puis, aussi, c’est une question de peut-être dégourdir nos traducteurs, qui ont passé la journée à traduire de l’anglais au français.

Je parle, évidemment, de la défense d’Israël. Comme tous mes collègues députés, je condamne les atrocités de l’acte terroriste auquel les gens d’Israël ont été confrontés. Je dois dire que je trouvais ça très intéressant. Aujourd’hui en Chambre, j’ai entendu des témoignages de mes collègues. Certains d’entre eux ont été dans ces pays—en Israël. Je pense au député de Kitchener–Conestoga, qui était là il y a un petit bout de temps. Je pense aussi au député de Stormont–Dundas–South Glengarry, qui avait de la famille là, son frère avec ses enfants. Je pense aussi au député de Renfrew–Nipissing–Pembroke, qui nous a parlé de son père, qui était un vétéran de la guerre. C’était très touchant, tous ces témoignages-là. Quelque chose que j’ai trouvé, par contre, triste, c’était le témoignage du député d’Essex, qui n’a pas eu le temps de finir son histoire ce matin. Ça avait l’air très intéressant.

Je dois dire que, moi-même, je suis loin d’être un expert quand ça vient à l’histoire et les situations du Moyen-Orient. Comme tout le monde, j’écoute les nouvelles, puis j’essaye de ne pas m’attarder à y passer plusieurs heures parce que je trouve ça très négatif.

Mais je pense que, en tant que député, comme plusieurs de mes collègues, j’ai été impliqué dans ma communauté. C’est souvent le cas, justement, de plusieurs députés. La façon que ça commence souvent c’est qu’on est impliqué dans nos communautés. On veut tous la même chose : avoir la sécurité pour nos citoyens et vivre dans un pays où est-ce qu’on n’a pas besoin de s’inquiéter au sujet de la sécurité.

En étant impliqué dans ma communauté, ça m’a amené en politique. Donc, j’ai été maire, à l’époque, d’une municipalité de 10 000 habitants, et j’ai été président des comtés unis de Prescott et Russell. Finalement, en 2022, ça m’a amené à être élu comme député pour représenter Glengarry–Prescott–Russell ici même, aujourd’hui.

Je dois dire que ma région n’est pas très multiculturelle. On n’a pas beaucoup de communautés de différentes—disons, on n’a pas de communauté juive. On n’a pas de différentes communautés. Ce sont des petits villages, donc pour nous, on est un peu moins informés de ce qui se passe à travers le monde. C’est sûr que moi, je suis ici pour représenter les gens de Glengarry–Prescott–Russell.

Puis je dois dire, aussi, que quelque chose que j’ai eu la chance de faire en tant que député, c’est de participer à beaucoup d’événements, que ça soit avec n’importe quelle organisation. Souvent, c’est de ça qu’on parle; on parle de la paix et comment on est bien ici dans notre province.

Récemment, j’étais à un événement, et ça m’a vraiment marqué. On avait un invité spécial—je ne me rappelle pas de l’événement en particulier. Je pense que c’était un banquet, soit pour l’association des francophones de l’Ontario—je ne me rappelle pas quel événement c’était. Mais on avait comme invité le directeur ou président de Kyiv Post, un journal en Ukraine, qui est un M. Luc Chénier, qui est natif d’Alexandria, un petit village, justement, dans North Glengarry, dans ma municipalité. Je dois vous dire qu’il nous a fait tout un témoignage à propos de ce qu’il se passait en Ukraine à ce moment. Une chose qui m’a tellement touché c’est quand M. Chénier nous a fait écouter un enregistrement de ce qui se passait, justement, à Kyiv, quand les sirènes, en plein milieu de la nuit, se sont mises à sonner et que les gens se sont mis à paniquer. On pouvait entendre l’atrocité de la guerre. Je dois dire que, depuis ce temps-là, je pense souvent à ce moment, et je dois dire que je me sens tellement chanceux de vivre au Canada, où on n’a pas à vivre ces situations-là.

Pour renchérir sur ce sujet-là de la sécurité : souvent, mon côté curieux en tant que député, quand je rencontre des immigrants—ça peut être des gens de ma circonscription qui ont émigré d’autres pays—je leur pose souvent des questions à propos de pourquoi ils ont immigré au Canada, en Ontario. À plusieurs moments, ce que j’ai réalisé—j’ai souvent demandé aux immigrants : « C’est quoi que vous avez noté qui vous a le plus marqué à propos de notre province et notre pays? » J’ai souvent la même réponse. Les gens nous disent : « C’est le sens de la sécurité et le sens d’autorité qu’on voit ici. » Les gens ont du respect pour l’autorité ici au Canada, quelque chose qu’on ne trouve pas dans d’autres pays. Je pense qu’on est chanceux.

C’est quand on entend des événements comme celui du 7 octobre—la tragédie qu’on a vu en Israël, que les gens ont été confrontés à une guerre. Beaucoup de personnes sont décédées. C’est gens-là, j’imagine, pour eux c’est—ça fait longtemps qu’ils ont un conflit dans ces pays-là. Probablement, ils ne dorment pas aussi solide que nous ici au Canada. On n’est jamais sûr de ce qui va se passer. Je pense que ça, ça nous fait réaliser beaucoup de choses.

Je pense qu’il n’y a aucun acte; on ne peut pas justifier qu’on tombe en guerre et qu’on attaque un peuple sans avoir—surtout des enfants. Je veux juste dire qu’il y avait des hommes et des femmes massacrés qui étaient des Canadiens. Je dis ça parce que c’est important de se rappeler que nous sommes loin d’Israël géographiquement, mais qu’aujourd’hui on a des gens ici qui passent beaucoup de temps dans d’autres pays, et on se doit de faire sûr qu’ils sont bien protégés.

Quand on voit des situations comme ça dans d’autres pays, on se dit que, nous, nos enfants partent le matin pour aller à l’école, nos conjoints partent pour aller travailler—on n’a pas à s’inquiéter. On sait qu’ils vont revenir le soir. Mais pour ces gens-là, j’imagine qu’ils se disent le matin : « Mes enfants vont à l’école. Est-ce qu’il va avoir un bombardement aujourd’hui? Est-ce qu’ils vont revenir ce soir? » J’essaie de penser comment les gens peuvent vivre avec ces inquiétudes-là de jour en jour. Moi, je vous dis, je serais tellement malheureux de penser à ça tous les jours, que mes enfants peuvent être dans des situations critiques par rapport à la guerre.

Je vais vous conter une petite anecdote. J’étais électricien de métier. Je me rappelle dans un cours d’électricien, on parlait justement de ces grosses sirènes qu’on entend dans des pays quand c’est une situation d’urgence. Le professeur nous disait que ça marche par un moteur électrique et que tous les moteurs électriques doivent être protégés contre des surcharges d’électricité. À l’époque, on parlait de ça et on se disait, vraiment, est-ce que—je n’ai jamais entendu ça ici au Canada, moi, une grosse sirène, une alerte pour les gens. Le professeur nous demandait : « Est-ce qu’on doit protéger ce moteur-là si jamais il y a des surcharges électriques? » Nous, on se pensait bien intelligent. On a dit : « Oui, peut-être qu’on pourrait utiliser »—toutes sortes d’affaires. Mais qu’est-ce que le professeur a dit? Il a dit : « En réalité, quand il y a une guerre, on peut laisser sonner la sirène jusqu’à tant que le moteur brûle. » Il n’y a rien de plus important. Quand ça vient à la sécurité de l’équipement, c’est là qu’on voit l’importance de pouvoir protéger les gens. Je pense que ça m’a beaucoup marqué, ces choses-là.

On a entendu des membres de la communauté juive se plaindre de la montée de sentiments, de rhétorique et de crimes antisémites avant même que cette tragédie se passe, mais que depuis le 7 octobre, ils se sentent encore plus attaqués. Je dois dire qu’ici en Ontario, on est fier d’héberger quasiment 60 % de la communauté juive au Canada. C’est inacceptable qu’ils ne se sentent pas en sécurité chez eux.

Écoute, j’aurais aimé ça entendre les membres de l’opposition, vraiment, à savoir ce qu’ils en pensent de ce conflit-là. Je n’ai entendu rien de l’autre côté du plancher. Tout ce qu’on a entendu c’est les commentaires de la membre de Hamilton-Centre qui n’ont aucune place dans cette Chambre ici. Je pense que, en tant que députée—ça n’a pas sa place, en tant que représentante du peuple de l’Ontario. Je peux comprendre, là, qu’elle a probablement de la famille palestinienne. Je ne peux pas commencer à comprendre ce qu’elle doit vivre et ressentir en ce moment.

Par contre, je pense que l’Israël doit se défendre contre ces horreurs qui ont eu lieu le 7 octobre. Il n’y a rien d’autre qu’on peut faire—je veux dire, ce sont des actes qui ont été commis contre eux, puis la nature humaine, c’est de se protéger pour faire sûr que ça ne se continue pas, ces actes de violence-là.

Je pense qu’en tant que députés, on doit faire mieux. Si on veut justement supporter la communauté juive, comme province, comme pays, nous devons rester unis. C’est très important. À propos de notre motion d’aujourd’hui, je pense que ça nous fait réaliser beaucoup de choses. Tout ce qu’on veut c’est qu’on souhaite la paix dans ces pays-là, mais on souhaite aussi pouvoir les supporter du mieux qu’on peut. On sait que le Canada a un rôle important quand ça vient à la protection de nos gens dans d’autres pays. Je pense qu’on fait du mieux qu’on peut.

Écoutez, c’est sûr que je ne connais pas beaucoup l’histoire, mais ce que je peux comprendre c’est que ce conflit existe depuis plusieurs générations, depuis plusieurs années. J’espère qu’un jour ces gens-là pourront s’asseoir à une table ou en venir à un genre d’entente pour, justement, pouvoir régler ces problèmes. Comme je vous le dis, tous les membres ici ne peuvent aucunement penser à ce que ce serait de vivre dans un pays où—je dit un pays comme celui-là; aussi un pays comme l’Ukraine. Le sens de ne jamais être en sécurité, je pense, est quelque chose de très difficile pour les gens. Je ne peux pas m’imaginer être un représentant ou politicien dans ces pays-là.

Écoutez, quand j’ai été élu ici en tant que député, je dis toujours—je compare ça à avoir des enfants : autant que je pensais que j’étais prêt, autant qu’il y a des petites surprises qui nous sont présentées, autant qu’on ne réalise pas quel est exactement notre rôle en tant que représentant de la province. J’ai la chance de siéger à l’Assemblée parlementaire de la Francophonie et de, justement, parler avec des gens de plusieurs pays et de voir exactement qu’ici au Canada, on est bien, qu’on n’a pas beaucoup de conflits, puis ça nous fait réaliser beaucoup de choses.

Donc, je suis reconnaissant de ça, et je suis reconnaissant de ces gens-là d’avoir partagé leurs inquiétudes avec nous. Souvent ils nous viennent pour qu’on les protège en tant que Canadiens—de passer des genres de résolutions pour que le Canada interfère dans d’autres pays. Je pense que c’est important de ne pas juste s’asseoir ici et de ne rien faire quand il y a des conflits. C’est important de se lever puis, exactement, de dire—on doit mettre notre mot et on doit supporter ces gens-là qui sont, justement, victimes d’atrocités. C’est notre rôle en tant que membres du Parlement provincial.

Écoutez, je dois dire que des conflits comme celui-là sont durs à comprendre pour nous, et probablement que je ne comprendrai jamais comment on peut en venir à des actes atroces comme ceux-là, de dire qu’on prend des gens en otage pour justement—de voir qu’on ne laisse pas les gens sortir du pays. On voit que, récemment, il y a un corridor humanitaire qui se forme pour sortir les gens du pays, et souvent ces terroristes-là essaient de garder les gens avec eux pour que, justement, tous les gens ne sortent pas du pays pour se protéger. Je pense que ce sont des actes qui sont inacceptables. On doit faire sûr que ces gens-là paient pour ce qu’ils font. De détenir de jeunes enfants, des femmes et plusieurs citoyens d’un autre pays en otage pour se protéger, je pense que c’est un acte, je dirais, de très, très—le terme ne me vient pas là : « cowardness », en anglais. Je dois user des termes en anglais. Ça, c’est depuis que je suis ici à Toronto.

Je pense qu’on doit se lever, nous, les membres, et justement dire : « Écoute, ce n’est pas quelque chose qu’on va accepter en tant que membres du gouvernement. » C’est notre voix, comme le disait le membre de Sault Ste. Marie : si nos voix ici sont ensemble, les gens voient que c’est sérieux et qu’on est ici pour supporter ces communautés-là.

Je pense que ces atrocités doivent cesser le plus rapidement possible. Je pense que notre gouvernement du Canada—espérons qu’ils vont s’ingérer dans la crise.

C’est plus ou moins ça que j’avais à dire au sujet de la défense d’Israël. Je pense que, encore une fois, on peut se compter très chanceux, à chaque soir quand on rentre à la maison, de vivre en paix ici au Canada. Ceci conclut, pour moi aujourd’hui. Merci.

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